Dégustation du soir, Martinique

Trois-Rivières 1997: aux origines de l’AOC?

Je ne suis pas un grand amateur des rhums Trois-Rivières en général. Pas que ces rhums soient mauvais ou mal faits, loin de là, simplement leur « profil » ne colle pas à mes goûts et je les trouve souvent trop boisés/épicés pour me plaire. Malgré ça, lors d’une soirée dégustation la saison passée, j’avais eu un coup de coeur pour le « 10 ans » ancienne version. Ce rhum datait du début des années 90 et avait fait plus que me convaincre, me faisant presque regretter de ne pas en avoir une bouteille à déguster à la maison. Est venu ensuite s’ajouter à cette liste des Trois-Rivières qui me plaisent le fameux « 1980 », qui fera l’objet d’un autre article.

J’en suis donc arrivé à la conclusion que ces « anciens » rhums de la distillerie au moulin pouvaient me plaire et c’est suite à cela que je me suis lancé sur ce 1997. On est ici face à un rhum distillé en 1997 (forcément) et pour lequel certains sites parlent d’une mise en bouteille à 42% en 2006, après un vieillissement de 11 ans. Vous en conviendrez, mathématiquement ça ne colle pas mais quoi qu’il en soit, on peut supposer que le rhum a vieilli une dizaine d’années. Dernière information: l’AOC Martinique a été instaurée en 1996, on est donc ici sur la première récolte suivant le cahier des charges de celle-ci. Passons à la dégustation!

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Nez

On retrouve directement le « profil » Trois Rivières: le nez est épicé et fin, mêlé d’un boisé délicat, que je qualifierais même de « classieux ». J’aurais tendance à regrouper cela dans un terme comme « saveurs d’autrefois », c’est à dire qu’inevitablement ça rappelle des souvenirs de maisons de grand-parents. Ce mélange de vieux meubles en bois et de cuisine. Assez difficile à décrire mais c’est l’image la plus parlante que j’ai trouvé. Avec l’ouverture le nez s’arrondit, le poivré devient moins marqué et ça en devient plus gourmand.

Bouche

L’attaque sur le palais est cohérente avec le profil olfactif: c’est épicé sans être agressif. Le bois est là mais sans exhubérance, les fruits aussi, tout en discrétion. L’ensemble est archi fondu, du coup le rhum passe vraiment tout seul, rien ne « dépasse ». La fin de bouche est marquée par une légère amertume et un arrière goût légèrement vineux. La longueur en revanche est décevante, le rhum s’éteint assez vite en bouche et on aurait espéré le garder plus longtemps. L’influence des 42 petits pourcents est là.

Conclusion

On est sur un bon agricole, bien réalisé et fondu à souhait. Le nez est enjôleur comme une madeleine de Proust, la bouche répond au nez comme elle le doit mais manque un peu de force sur la longueur. Je ne pense pas y retrouver tout ce qui m’avait plu dans le « 10 ans » mais sans les mettre en face à face c’est difficile à dire. Néanmoins pas de déception avec ce Trois-Rivières: si l’on préfère les rhums fins et délicats aux bruts de fût bodybuildés, cette bouteille est idéale 😉

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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