Autres destinations, Dégustation du soir

Caroni by Roger

Forrest Gump disait: « la vie c’est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on tombe« . Voilà une belle phrase qui n’a rien à voir avec ce dont je vais vous parler aujourd’hui mais j’avais envie de commencer avec une citation, c’est chose faite 😀

Non le sujet de cet article n’a rien à voir avec la pêche à la crevette (quoi que), il va plutôt être question d’un joli sample que l’ami Roger Caroni a gentiment fait parvenir aux Amis des Amis du Rhum pour agrémenter notre dernière dégustation de l’année. Ce sample, Roger l’a ramené de la Caroni Ceremony qui, pour faire court, a été un week-end organisé par Luca Gargano (aka Mr Velier) pour déguster et décider de l’orientation des 140 derniers fûts de Caroni en vieillissement full tropical. Les détails sont par ici pour les plus curieux (ou ceux qui n’ont pas suivi).

Bref, toujours est-il donc que suite à ce week-end festif, Roger nous a rapporté une dizaine de centilitres d’un de ses coups de coeur du jour, un rhum de la distillerie Caroni, distillé en 1996 et vieilli 23 ans sur son île natale de Trinidad. Ce gros sample a été partagé avec les participants de la soirée Worthy Park du 14 juin et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils ont apprécié! Mais, dixit Roger, je me devais d’y goûter même si, chose que tout le monde sait, je n’aime pas les Caroni’s. Je vous invite donc à découvrir ce que j’en ai pensé dans la note de dégustation qui suit!

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Le rhum étant ici un vrai brut de fût, inutile de préciser que je lui ai laissé le temps de s’aérer comme il faut avant de m’en approcher. Et quand je dis ça, c’est que je lui ai certainement laissé 45 minutes avant même de l’envisager. Le temps de me convaincre que je pouvais y arriver? Peut-être, qui sait 😉

Nez

Immédiatement on sent la présence d’un fort degré alcoolique. C’est chaud et très puissant même en y étant préparé. Les premiers arômes sont plutôt lourds avec un boisé agréable nettement présent, et un mélange d’épices dans lequel j’identifie la réglisse. Les fruits sont là aussi et ils ont tendance à être très confits. J’y retrouve des raisins secs, des fruits rouges et des fruits à coques/ fruits secs. Le résultat est un nez assez typé « rancio », plutôt gourmand et complexe donc. À ma surprise très peu d’hydrocarbures (marqueur on ne peut plus classique de la distillerie) présents. Le profil est de fait très peu Caroni, ce qui n’est évidemment pas pour me déplaire et en fait quelque chose de très appétissant.

Bouche

De nouveau l’attaque en première bouche est archi puissante. L’alcool est présent et se fait remarquer. Je suis à la limite de trouver ça vraiment trop fort. Passé cette sensation on se retrouve avec une bouche tapissée d’un mélange de boisé et de caoutchouc. Le voilà mon marqueur Caroni. une pointe de vanille vient adoucir le tout.

Deuxième gorgée, l’alcool passe déjà mieux (le corps humain est bien fait, il s’habitue à tout). Les arômes restent cohérents avec la première bouche, même si les fruits du nez commencent à refaire leur apparition. Ils sont de nouveau présents sous une forme de rancio tant ils paraissent confits. En fait, avec la présence marquée du caoutchouc, on a l’impression d’être face à une poêlée de fruits qu’on a mis à confire mais qui ont commencé à brûler dans la casserole. Difficile d’identifier les fruits mais en fin de bouche j’ai eu des arômes de cerise amarena qui sont apparus.La finale est longue mais totalement cohérente avec la bouche.

Conclusion

Premièrement je dois remercier Roger sans qui cet article n’existerait pas. Il a eu la chance de participer à un évènement hors du commun mais a surtout eu la gentillesse de partager ce qu’il avait pu en rapporter donc déjà: merci!

Ensuite je dois bien avouer qu’il avait raison, je devais goûter ce Caroni. Alors certes ce n’est pas un coup de foudre. Aucun risque que je me jette sur les prochains embouteillages de la distillerie. Par contre je dois avouer que c’est ici le meilleur Caroni que j’ai pu goûter et que, s’il n’y avait pas eu cette présence de caoutchouc en bouche, j’aurais pu envisager de m’en procurer une bouteille. Le nez est séduisant et la bouche est en retrait, principalement à cause de cet arôme qui m’a déplu, mais c’est bien fait et ça aurait presque pu me convaincre. Je dis presque car outre le caoutchouc, il y a le côté financier inhérent à la distillerie et que tout réussi qu’est ce rhum, je m’attends à ce que son prix soit suffisamment élevé pour refroidir les ardeurs que j’aurais pu avoir. Bref, chaque règle a son exception et celle-ci sera donc la mienne 😉

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