Dégustation du soir, Réunion

Savanna Maison Blanche: duel de frères

Parce que ça faisait longtemps, et puis aussi parce que j’en avais envie, ce soir je vais vous reparler de Savanna.

Je vous en ai déjà longuement parlé ici, ou encore ici mais aujourd’hui il ne sera pas question de single cask. Non, aujourd’hui on va se pencher sur la gamme « classique », et plus précisément sur le blend traditionnel 10 ans de la distillerie.

Présentation

Je vais donc vous présenter non pas un, mais deux Savanna « maison blanche ». Mais pourquoi ce nom me direz-vous? Et bien c’est relativement simple: la distillerie de Savanna, avant de se situer à son emplacement actuel à Saint-André, sur le site de la sucrerie de Bois-Rouge, était située sur une plantation dans laquelle s’élevait une grande bâtisse surnommée « Maison blanche ».

Lorsque bien des années plus tard l’idée vient au directeur de créer une cuvée de 10 ans d’âge, la plus vieille de la distillerie à l’époque, il décide de rendre hommage au passé de la distillerie en baptisant la cuvée de ce nom.

Nous voici donc face à deux assemblages, à base de rhum traditionnel Savanna (gamme Intense), et tous les deux de 10 ans minimum. D’un côté le batch 2002, de l’autre le nouveau batch, le 2006, tous les deux titrants à 43% 🙂 Dégustons!

Merci à QDD pour le sample de 2002 et à Cécile pour le sample de 2006

Nez

2002

Le caramel prend directement beaucoup de place au nez. Il est omniprésent et marque le reste des arômes. Derrière lui on peut retrouver des fruits, avec en tête le zeste d’orange. Il est accompagné de fruits à chair jaune, abricot et mangue principalement. Le boisé est discret et très agréable. Aucune sensation d’alcool, d’acidité ou d’amertume. C’est très bien intégré et donc relativement gourmand.

2006

Le nez du 2006 n’a rien à voir avec celui du 2002. Ici c’est l’ananas frais qui explose, accompagné de quelques cousins des îles. Une pointe d’olive verte se fraye un chemin parmi la déflagration de fruits exotiques. Un sentiment de fraîcheur est présent, surtout en enchaînant avec le 2002. Point commun en revanche au niveau du boisé élégant et discret, ainsi que l’absence de sensation alcooleuse. On a moins cette sensation « sucrée » au nez qui fait la gourmandise du 2002 mais elle est largement remplacée par la présence des fruits.

La bouche

2002

En bouche on retrouve le caramel du nez. Il est présent sous toutes ses formes, que ce soit le côté sucré ou le côté grillé/brûlé. Je retrouve moins le reste des arômes du nez: difficile de trouver l’orange ou les autres fruits. C’est assez monolithique, même si ce n’est pas désagréable. L’alcool est vraiment fondu, c’est presque délicat mais ça manque de complexité à mon goût. En revanche pour un amateur de mélasse « sage » ça doit être top.

2006

Comme pour le nez on est sur un rhum totalement différent: de l’amande, de l’ananas et une flopée de fruits frais. C’est floral également avec une certaine fraîcheur végétale. Elle s’accompagne d’une légère astringence qui vient assécher la bouche. C’est bien plus agréable à mon goût que le 2002, avec ce petit plus d’extravagance fruitée. J’y retrouve le fruité de certains jamaïcains mais sans le côté solvant de ceux-ci. C’est très gourmand et c’est le genre de bouteille qui doit descendre trèèèès vite 😉

Conclusion

Nous voilà face à deux rhums très différents, avec chacun ses qualités et ses faiblesses. Ma préférence personnelle va clairement au 2006 pour son extravagance de fruits. Ses 43% font qu’il n’est pas trop agressif même si je me prends à essayer d’imaginer ce profil gustatif sur un brut de fût 🙂 En attendant ça fera une belle bouteille pour faire découvrir le savoir-faire de Savanna. À mon sens le vrai point de départ de la gamme se trouve là !

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